~ Après une longue nuit agitée, seule dans ma chambre, je sortie de mes rêves puis fit craquer chacun de mes membres en m'étirant. Je glissais ma main sous mon oreiller pour en sortir mon portable et vérifier l'heure qui n'indiquait pas plus de 7 h 00. Je frottais ma tête contre mon coussin puis je me levai donc. Comme d'habitude je ne mangeais qu'un petit truc, à vrai dire le matin je n'ai guère faim.

Puis je m'agenouillais et regardais sous mon lit pour en sortir deux petites altères que j'avais emprunté au gymnase même si cela était interdit, je les rendrais sûrement un jour de toute façon. Je mis 20kg de poids à chacune des deux altères et je commençai mon entraînement matinal tout en préparant mes affaires. Aujourd'hui j'allais m'habiller en petite robe blanche à volants avec des nu-pieds blancs cassés de Jimmy Choo.

Je posais soigneusement mes altères sur mon lit et je filais donc à la douche me laver. Je prie soin de bien shampouiner mes cheveux et d'y faire un masque fortifiant et protégeant du soleil s'il faisait son apparition durant la journée.
Quelques minutes plus tard, je sortie prudemment de la douche et m'habillais avec les habits qui étaient pliés sur mon lit. Je repartis dans la salle de bains pour me maquiller et faire sécher mes cheveux tout en les arrangeant délicatement. Je me parfumais d'une eau de toilette très douce qui sentait la rose venant d'éclore et de libérer toutes ses odeurs.

J'étais enfin prête, je jetais un coup d'oeil à l'heure qui affichait maintenant 7 h 58, pendant ces deux minutes je reprenais donc mes altères, continuais de les soulever continuellement et rangeais un peu ma chambre en même temps. Je posais une de mes petites copines sur le lit pour pouvoir boire un verre d'eau, n'ayant pas d'alcool sous la main, puis me parlant à moi-même :

" J'aurais plutôt préféré un verre de martini blanc, je n'ai pas ma place ici, stupide tante ! ", me dis-je.

Puis je me dirigeais en direction du bureau de la direction, j'avais bien envie de voir les nouveaux arrivants de ce campus. En toute politesse, je répondais aux salutations qui m'étaient données sans pour autant y faire apparaître un quelconque sourire.

J'hâtais le pas en direction du bureau et, sans comprendre ce qui c'était passé, quand j'allais ouvrir la porte, je me la reçue de plein fouet, je fermai les yeux involontairement. Soudain, par réflexe j'envoyais le poing espérant démolir cette foutue porte. Mais tout à coup une voix apparue, je m’arrêtais avant, par erreur, de blesser cette personne. J'ouvris les yeux, je vis ma main serrant mon altère que j'avais littéralement oubliée de reposer après avoir bu mon verre d'eau fraîche.

Il disait s'appeler Irvan Surion, beau jeune homme aux yeux verts avec un bandeau sur le front. Et donc pour ne rien cacher je me présentais également à lui :

"Je me prénomme Misaki Tsuya, très cher Irvan. Ne vous inquiétez point pour la porte, cela ne me fera aucun égratignure, j'ai eu pire, si vous saviez.", lui annonçais-je.

Puis l'analysant, je remarquais dans sa main ma fiche et je me permis d'ajouter :

"Mais apparemment, vous étiez déjà au courant de tout ceci.", lui dis-je en le fixant droit dans les yeux.

Je me demandais ce qu'il pouvait bien faire avec ma fiche étant, par son allure, un élève. J'entrais donc dans le bureau pour y regarder les nouvelles fiches, par simple curiosité et par la même occasion, je demandais sèchement au directeur si le gymnase était ouvert. Il fut pris d'une effroyable colère en voyant une des altères et se leva avant de me crier dessus :

"Pourquoi as-tu une des altères, alors que le gymnase n'est pas ouvert ?! Est-ce qu'on doit te rappeler qu'il est interdit d"y prendre quelconques affaires qui ne t'appartient pas, mal élevée ?!", me cria-t-il.

Pauvre homme, il n'aurait jamais dû prononcer ces quelques mots, je m'énerve très facilement quand on m'insulte de "mal élevée" ou d'autres formes ressemblantes. Puisque d'un côté il insulte mes parents et ça, cela ne se pardonnera pas, alors je m’approchai de son oreille et lui parla calmement :

"Cher Directeur, ne vous avisez jamais de reprononcer ces mots, car cela pourrait vous coûter la vie.", dis-je en souriant méchamment.

Et d'un coup sec, je posais l'altère sur son bureau, se fissurant sous le choc avant de repartir en direction d'Irvan, qui était resté près de la porte.

~ Après avoir tranquillement réglé mes affaires avec ce stupide directeur, je me dirigeais donc vers la porte où se trouvait Irvan en tapant mes poings contre mes paumes de mains, mes nu-pieds faisant du bruit et ma robe volant doucement. Puis en me parlant à haute voix :

"Retiens toi Misaki, il serait dommage de commettre un meurtre sans l'apprécier auparavant.", dis-je en regardant le sol.

Puis tout en avançant vers la sortie, Irvan demanda calmement au directeur de le laisser faire et qu'il s'occuperait de mon cas, je le regardais du coin de l'oeil quand il sortit cela puis continua ma route sans dire un mot. Quand la porte commençait lentement à se refermer, je lançais vivement mon poing et envoya la porte contre le mur, trouée par la poignée extérieure.

Le directeur, prit d'une gigantesque colère, nous ordonna de sortir au plus vite, ce que nous faisions puisque de toute façon nous n'avions plus rien à faire ici. Nous marchâmes quelques pas dans les couloirs et Irvan s'arrêta, me prit l'épaule et me dit que "mes petits jeux" ne marcheraient pas avec lui, si j'avais le malheur de m'échapper il me retrouverait et que je n'arriverais point à le battre. Je ne réussis pas à cacher mon rire, ou plutôt mon sourire, quand il me dit ça. Puis, avec un ton des plus normal et en le fixant je lui répondis :

"De toute façon, cher Irv', je n'avais aucunement l'intention de m'enfuir d'ici puisque je n'ai aucun endroit où aller, mis à part chez ma pauvre tante qui est condamnée à périr. Et puis, ne pas réussir à te battre ? Comment peux-tu en être certain ? Tout n'est pas dit sur ma fiche. De plus, je ne me bats vraiment que pour défense ou pour vengeance, alors si tu ne m'agresses pas, il n'y aura aucun soucis entre nous.", lui annonçais-je avec le sourire et les yeux brillants.

Il me remit ensuite sa fiche, que je visionnais très vite, mais juste assez pour en connaître un minimum sur lui, je la regarderais plus attentivement dans ma chambre, au calme. Par la suite, il m'annonça qu'on allait faire le tour du campus, heureusement pour lui je n'avais rien à faire. Mais avant cela, je devais aller récupérer quelque chose dans ma chambre et j'y déposerais sa fiche par la même occasion. Je me retournais donc vers Irvan pour lui annoncer en riant :

"Première destination : ma chambre ! Je dois aller prendre des affaires, attends moi-là !", criais-je en m'hâtant vers mon chez-moi.

Arrivant devant ma porte de chambre, serrant mes poings devant mon visage, je foutue un coup de pied dedans, à vrai dire cela m'éclatait de faire ça ! La porte claqua contre le mur, ce qui créa un bruit et des vibrations atroces.
J'avançais vers ma table de chevet pour y déposer la fiche d'Irvan dans le tiroir puis je prenais donc ma deuxième altère, enfin celle que j'avais prise à la salle de musculation et j'y mis tous les poids que j'avais, soit 30kg de chaque côté. Une belle altère de 60kg.

Mais en me retournant je cognais le verre vide qu'il y avait sur ma table de chevet et le fit tomber par terre. Il se brisa en milles morceaux, voulant nettoyer ça je me dirigeais vers la salle de bain, mais je me pris le pied dans une de mes affaires, que j'avais oublié de ranger comme d'habitude, et tomba en arrière. Par réaction je mis mes mains et pour ne pas arranger les choses, je les posais sur les morceaux de verre tranchants ! En parlant seule :

"Et mince ! Fais chier ! Foutu campus !", me parlais-je en regardant mes mains ensanglantées.

Elles étaient pleines d'énormes cristaux de verres et le sang en coulait par centilitres, je me relevais donc pour nettoyer mes blessures en les désinfectants et en y mettant des bandages. Puis, prudemment cette fois-ci, j'allais ramasser mes bêtises et repartie voir Irvan en prenant mon altère du bout des doigts pour éviter de la tacher au cas où mes bandages ne suffiraient pas à stopper le sang.

Irvan était là, attendant patiemment que je revienne vers lui. Regardant ses beaux yeux verts, je lui montrais la deuxième altère avant de lui dire :

"Il vaudrait mieux que je la ramène, je risquerais de blesser un innocent. Et puis de toute façon, une seule altère c'est comme un soleil sans rayons : ça ne sert à rien ! Alors, si ce n'est pas tout de suite, pense à faire un détour à la salle de musculation.", lui dis-je.

Je m'étirais donc et frottais doucement mes yeux quand j'entendis un "ploc" sur le sol, c'était une goutte de sang qui venait de tomber de ma main droite.
Je regardais donc mon bandage qui était presque entièrement devenu rouge sang.
Je soupirais voyant que mes bandages ne servaient à rien :

"Mince... Ces bandages n'ont même pas absorbaient quelque chose !", marmonnais-je.

~ Irvan, quel gentil garçon, il remplaça mes bandages avec celui de son front qu'il cacha avec ses mèches comme s'il ne voulait pas que je vois quelque chose.
Peu importe, je finirais par le savoir tôt ou tard, donc je ne relevais pas ce sujet et continuais le chemin à ses côtés après l'avoir remercié, par politesse de ce qu'il avait fait.

Il me dit qu'on irait à la gym déposer l'altère, puis me fis la remarque qu'une seule altère pouvait servir comme deux, je ne dis rien. De suite après, il me dit que je devrais apprendre à faire des bandages, j'hochais la tête pour dire oui.
On allait en direction de sa chambre, apparemment il avait quelque chose à faire.

Je le suivait donc jusqu'au devant de sa chambre mais restais accoté sur le mur à côté de la porte tandis qu'il était à l'intérieur. C'était son espace personnel après tout, je n'avais rien à y faire dedans, on se connaissait à peine. Les minutes passèrent, je triturais le petit morceau de bandage qui pendait que j'avais arraché. Je trouvais le temps long, à vrai dire je m'ennuyais.

Il y avait peu d'air, peu de lumière, le couloir était un endroit étouffant. Puis deux jeunes filles, les bras l'un dans l'autre, marchaient en ma direction. A en juger de leurs morphologies, elles avaient à peu près mon âge, elles étaient belles portant des vêtements de marque et n'arrêtaient pas de s'en vanter en marchant. Je soupirais donc en souriant, ce qui attira leur attention. Elles me demandèrent si j'avais un problème, je ne répondis rien en rigolant. Puis, voyant qu'on se moquait d'elle, elles engagèrent une conversation qu'elles n'auraient pas dû :

- "Tu as vu comment elle s'habille ?!", dis l'une en croyant chuchoter.

- "Ouais ! Elle n'a aucun look, aucune personnalité !", répondit l'autre.

- "T'as raison, ses parents ne doivent pas avoir les moyens de lui acheter des vêtements de marque !", rétorquait la première.

Puis elles rirent passant devant moi pour continuer mon chemin, les pauvres, elles ne savaient vraiment pas à qui elles faisaient face. Je détestais les petites pestes comme elles qui se la racontaient. Je glissais ma main dans mon soutien-gorge et en sortis un magnifique couteau de poche Buck Kalinga pro rétractable avec un manche en bois qui brillait. D'un coup de pouce je fis sortir la lame d'une longueur de 9,9cm.

Cette belle arme m'avait été donnée par mon père quand j'avais cinq ans, il me conseilla de l'utiliser que si j'en avais réellement besoin, mais là, ces filles m'avaient tellement mis en rage qu'elles n'auraient que ce qu'elles méritaient.

Je prenais mon élan et me jetais donc sur la première pour lui mettre le couteau sous la gorge, elles me mirent à crier, à demander le pardon. Mais ce qu'elles avaient dit n'était pas pardonnable. L'autre fille me menaça d'aller voir le directeur mais, se calma quand je lui dis :

"Pauvre fille, si tu fais ça je te tuerais la première. Alors, sois gentille et reste ici.", lui ordonnais-je.

J'appuyais un peu plus sur le couteau, le sang commençait à couler de son cou, elle pleurait, ses larmes coulaient sur mes mains en se mélangeant à son sang.
Une petite brise d'air vint, je prenais donc mon inspiration.

~ Irvan ne s'était pas pressé avant de venir voir ce qu'il se passait jusqu’à ce que l'une des filles cria. Il me fit reculer avant que je ne fasse de mal à la demoiselle, j'étais déçue et regardais les filles soulagées avec un regard noir. Puis Irvan me retira mon couteau de poche, je serrais mes poings, j'étais dans une rage terrible. Il n'avait pas le droit de m’ôter la seule chose qu'il me restait de mon père.

Restant silencieuse, il me prit dans ses bras et me demanda de leur pardonner, je ne dis rien. Même si d'un côté elles ne pouvaient pas savoir que mes parents n'étaient plus de ce monde, ce qu'elles avaient dit sur eux m'avait touché. Il ne faut jamais réveiller les souvenirs sans en savoir les circonstances.

Et sans dire un mot, il se dirigeait vers le gymnase, je n'avais pas bougé d'un poil alors qu'il avait déjà fait quelques pas. Je léchais le sang qu'il y avait sur mes mains en le regardant s'éloigner lentement. Puis après avoir terminé de nettoyer mes mains, je le suivais en direction du gymnase. Je devais récupérer mon couteau de poche.

Quand nous arrivâmes dehors, je pris une grande inspiration que j'expirais très fort, enfin de l'air ! Les couloirs m'avaient étouffés, la chaleur qu'il y avait été insupportable ! Les oiseaux chantaient, volaient et dansaient dans le ciel, c'était magnifique. Et en plus, une brise était présente ce qui venait agrémenter ce temps superbe.

Une petite coccinelle vint délicatement se poser sur ma main, j'approchais ma main de ma bouche pour sourire avant de souffler tout doucement sur la petite bête qui se dirigeait vers un de mes doigts. Puis, lentement elle déploya ses petites ailes et pris son envol haut dans le ciel, je fis un voeu.

Le voeu de revoir mes parents juste une dernière fois, de les serrer dans mes bras, de leur rappeler que je les aime, que je ne les oublie pas. Un voeu irréalisable, juste impossible, car ils ne reviendront jamais. Une larme me surpris et un coup de vent passa pour l'emporter au loin.

On arriva enfin au gymnase, nous entrâmes et il me fit visiter les lieux, je devais reprendre mon si précieux cadeau. Irvan était devant moi, il marchait beaucoup plus vite que moi. Alors, sans plus attendre et avant qu'il ne prenne trop de distance, je courus silencieusement vers lui, sauta sur le mur à côté de lui et avec l'élan je réussis à faire un ou deux pas à l'horizontal avant de le dépasser et de retomber devant lui.

Tout se passait très vite, je le poussais en le retenant en même temps pour qu'il tombe sans se blesser, à vrai dire je ne lui voulais pas de mal, il avait l'air gentil, doux, j'avouerais même que je commence à l'apprécier voir même à m'y attacher. Et pourtant on ne se connaissait que depuis quelques heures. Puis me mettant à quatre pattes au-dessus de lui, je lui tenais les bras doucement, me rapprochais et en le fixant dans ses yeux verts...

"Où est mon couteau de poche ?", lui chuchotais-je à l'oreille.

Je voulais qu'il me le rend sans employer la force, c'était un don de mon père et personne n'avait l'autorisation de me le retirer. J'y tenais tellement, cet objet me faisait souvenir à quel point il était fort. J'admirais mon père, c'était mon idole, mon héros ! Toutes les petites filles pourraient en dire autant mais, le mien avait vraiment l'allure d'un homme puissant au caractère bien trempé.

Le gymnase était vraiment un endroit immense, j'aimais bien cet endroit à vrai dire. On y respirait convenablement et il n'y avait jamais une foule de personnes. Quelquefois, un oiseau s'y perdait, et je rassurais l'animal affolé en le remettant dehors, dans son espace naturel.

Et furtivement, la brise entra dans le gymnase et ressortis sans faire de bruit.

~ Attendant une réponse, je reçue un baiser d'Irvan, je le laissais faire sans dire un mot, sans bouger, à ce moment précis, je crois que je ne pensais qu'à une chose, je me demandais "Pourquoi ?". Avait-il fait cela pour me déstabiliser ? Non je ne pense pas, il avait l'air sincère et vrai. Et puis, avec encore plus de tendresse, il m'en redonna un autre, cette fois-ci c'était sûr que ce n'était pas une blague, il était tombé sous mon charme.

Puis il me remit mon couteau de poche avant de se relever et de me tourner le dos, je serrais fort contre ma poitrine ce que j'étais venu chercher. Je le sentais, il avait pris l'odeur de quelqu'un d'autre, celle d'Irvan. Puis avant que quelqu'un ne l'aperçois je le rangeais à sa place habituelle, c'est-à-dire dans mon soutien-gorge. Ce couteau ce n'était pas qu'une vulgaire arme, c'était l'âme de mon père qui était dedans.

Je restais assise sur le sol, la tête penchant vers le bas, mes cheveux cachant la moitié de mon visage et je regardais dans le vide, me perdant dans mes pensées. Qu'est-ce que je devais faire ? C'est vrai que j'apprécie énormément Irvan, il a tout pour plaire, il a une carrure magnifique mais, la question était "Est-ce que je l'aime ?". Je regardais mes mains, l'odeur d'Irvan était imprégnée dessus et puis du bout de mes doigts je me caressais les lèvres. Il ne m'était pas indifférent alors je me relevais moi aussi et je le regardais, il était de dos.

La brise était toujours présente, elle réussit à rentrer dans le gymnase et vint me chatouiller le visage en emportant mes cheveux. L'air était frais et regorgeait d'odeurs nouvelles à chaque coup de vent, c'était un plaisir de toutes les sentir. Chacune était agréable, l'une sentait la rose, l'autre l'herbe et les quelques feuilles qui se perdaient et venaient danser au rythme de la brise agrémentaient le tout. Un univers se créait, je fermais les yeux, m'imaginant dans une forêt où les rayons de soleil se battraient avec le feuillage pour essayer d'éclairer cet endroit froid et sombre.

Et tout en rêvant de diverses choses, j'avançais vers Irvan sans m'en rendre compte, chaque pas que je faisais était en réalité chaque pas que je faisais dans mes songes, j'étais dans un autre monde. Cela semblait si réel, je pourrais presque toucher les arbres, mais tout ça n'était que mon imagination débordante. Et sans rien dire je m'avançais vers Irvan, qui n'avait pas bougé, jusqu'à ce que je sente son doux parfum, il était tout près de moi.

Alors, sans savoir ce que je faisais, je passais mes bras autour de lui pour le serrer contre moi, de dos. Il était chaud, il sentait bon et donc je me collais encore plus à lui. J'étais bien, je me sentais en sécurité en quelque sorte, cela me rappelait les bras de ma tendre mère, là où je me perdais quand quelque chose n'allait pas. C'est comme si j'avais retrouvé une partie d'elle, alors je ne lâchais pas Irvan, toujours inconsciente que c'était lui que je serrais.

Mais tout à coup, la brise s'arrêta et tous mes rêves se brouillèrent et devinrent flous jusqu'à ce que tout s’efface. J'ouvrais donc les yeux en me rendant compte que je serrais Irvan dans mes bras, j'étais étonné mais c'était agréable. C'est à ce moment précis que je me rendis compte que mes sentiments pour lui étaient réels, je l'aimais.

Quelques instants après je réussis à le lâcher et j'avançais lentement vers sa tête pour lui faire face. Je le regardais, il était gêné, ce qui lui donna un teint rouge. Prudemment je m'avançais vers lui jusqu'à venir le frôler, je sentais une fois de plus son odeur captivante. Et puis je posais mes mains sur son torse et je pris son haut dans mes mains pour le serrer contre le mien.

Et sans me contrôler, je passais délicatement mes mains autour de son cou, je le regardais dans les yeux, il était si beau. On ne peut pas se lasser de l'admirer, ses yeux verts ont la possibilité de vous faire découvrir un nouveau monde, un nouvel univers encore inconnu. Et donc je refermais mes yeux, mais cette fois-ci je n'imaginais rien, je ne me plongeais pas dans mes rêves. Je déposais mes lèvres sur les siennes pour l'embrasser, c'était réel, tout ce qui se passait était concret. J'étais consciente de ce que je faisais.

Et puis la brise reprit au moment où nos deux corps étaient en contact et ne faisaient qu'un par un simple baiser.

~ Mourir. C'est plus qu'un verbe, c'est un état d'être. Il existe plusieurs façons d'arrêter sa vie. Que ce soit voulu ou non, un jour, on s'endormira dans un sommeil sans fin. Imaginez. Être tué, avoir un accident, se faire âgé. Mais pourquoi dit-on que la mort est l'unique issue ? La case "Sortie" ? N'existe-t-il pas quelconque manière de la contourner, de l'éviter ? Aucun de nous ne savons si la mort abrège les souffrances, si l'on y trouvera la paix. Puisque nous, êtres sans défense, nous ne connaissons rien de cet immense monde.

Allongée sur l'herbe fraîche et humide, une sensation tellement agréable sur un corps brulant. Bouillonnant à l'idée d'entendre des mots doux de son être aimé. Froid contre chaud. Deux mots opposés mais qui vont si bien ensemble. Irvan s'était allongé à mes côtés, j'observais le ciel, j'aurais voulu être un oiseau pour toucher la douceur des nuages. Le silence était au rendez-vous mais il fut briser par une simple question. Irvan me demanda si je voulais lui appartenir, être sa propriété ? J'hochai la tête pour lui confirma que j'acceptais sa demande.

J'étais si bien installé sur le sol, avec Irvan à mes côtés. Mais toutes les bonnes choses ont une fin malheureusement. Il se redressa puis se leva en me regardant. Il fallait de ce pas continuer la visite que l'on avait commencé. Mettre à fin à cette quête, la terminer. Il restait tellement de choses à voir. Irvan me tendit la main, avec prudence je la serra et me releva. Rien qu'un petit, d'accord ? Je le rapprochais de moi pour le câliner juste une fois...

"Merci.", dis-je avec un ton bas.

La brise était tellement douce, elle apporta quelques nuages avec elle pour agrémenter le ciel bleu. Où allions-nous maintenant ? Aucune idée. Mais je m'en fiche, j'étais avec lui et c'est tout ce qui importe. Je le lâchais puis commencer à partir dans une direction inconnue et sûrement prévue. Nous marchâmes quelques pas, je me dirigeais vers un grand arbre quand tout à coup je vis un homme apparaître et marcher en direction de celui d'à côté.

Aveugle. Il n'avait donc pas remarquer cette petite couleuvre paisiblement enroulée au pied du tronc ? S'il ne s'arrêtait pas il allait sûrement l'écraser. Sacrilège. Animal sacré. Animal unique. Animal merveilleux. Ne lui marchait pas dessus, protégez le. Honorez-le. Aimez-le. Il marchait avec un casque sur les oreilles, oubliant tout ce qui l'entourait.

Ne jamais hésiter. Je sortis en quelques secondes mon canif pour le planter dans l'arbre en me précipitant vers le jeune homme. Il fut étonné, voir même apeuré, on le voyait au fond de ses yeux que je contemplais. Il enleva son casque et me regardait bizarrement, il devait sûrement se demander ce que je fabriquais.

Je retirais le couteau de l'arbre, je pouvais l'entendre pleurer et crier. Je m'abaissais pour ramasser le petit serpent effrayé que je vins blottir contre moi. L'homme recula en arrière, il n'osait pas approcher cette bête qualifié comme dangereuse. Mensonges. Vous mentez tous. Vous ne savez rien sur eux. Vous ne savez rien du tout.

"Idiot, tu effraies un être sans défense et blesses un arbre.", lui criais-je dessus.

Je venais de l'irriter, vainquant sa peur il s'approcha de moi avec un air énervé. Il fronça ses sourcils, comme un loup montrant ses crocs. Il s'avançait tête baissé comme un taureau en défense. Savait-il au moins qui il défiait ? Croyait-il provoquer une jeune fille frêle et naïve ?...

"T'as un problème ? Espèce de folle.", me dit-il, mécontent.

Stupide. Imbécile. Inconscient. N'est-ce donc pas toi le fou dans l'histoire ? Le meurtrier se faisant passer pour une victime ? Les personnes de nos jours n'ont peur de rien. Pauvre de toi. Mais réellement, as-tu pensé un moment m'être supérieur ? Décevant.

Je gardais le serpent contre ma poitrine, il était apaisé. Je mis mon couteau de poche sous la gorge de cet individu. Il eu le reflex de se pencher en arrière. J'appuyais plus fort pour voir son sang couler, dégouliner lentement sur son cou. Le sang brûlant sur une lame glacée, chaud et froid en contact. Magnifique.

"Qui traites-tu de folle ?", demandais-je en appuyant.