Ayalis Sobe
Messages : 570 Date d'inscription : 30/04/2011 Localisation : Si tu ne me vois pas, alors, je ne suis pas là. Lien de présentation : come on here ♪ Relations & Rps : Gabriel
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Lulu Humeur : "Advienne que pourra, Inch'Allah, Youpi !" ♪
| Sujet: "All we need is an ice cream and a hug" ♪ (Sénèque) Ven 01 Juil 2011, 1:50 pm | |
| Ayalis ouvrit paresseusement un œil pour prendre connaissance de l’heure. 13h03. Le temps ne passait pas vite. La dernière fois qu’elle avait regardé, il était 13h. Depuis une semaine, une canicule australienne avait pris le campus en otage, jaunissant les pelouses et installant avec elle un climat d’inaction intenable. La chaleur et l’ennui étaient devenus les deux bourreaux de quelques centaines d’élèves, et l’on pensait fondre dès que l’on amorçait un geste.
Depuis une semaine, donc, Ayalis passait tout son temps allongée, dans sa chambre, dehors, ou n’importe où ailleurs, et ne survivait qu’a coup de crèmes glacées et de brumisateurs. Ce jour là, elle avait jeté son dévolu sur la salle commune, et gisait sans aucune grâce sur un des sofas, regardant vaguement tourner les pâles d’un ventilateur qui brassait en vain de l’air chaud. Elle attendait sans réelle impatience le soir, et le léger rafraichissement de l’air qui allait avec. Mais la chaleur et l’ennui lui faisait même perdre l’envie de compter les minutes. Totalement inactive, terrassée par la lourdeur de l’air, elle ne faisait rien d’autre qu’attendre, tel un lézard, et perdait même l’envie de penser. Léthargique, elle regarda d’un œil vitreux un couple entrer dans la salle et s’installer sur un sofa en face d’elle. Ils ne tardèrent pas à s’échanger des répliques niaises et mielleuses, dégoulinantes de romantisme guimauve. Ayalis se désespérai d’avoir à entendre ça, et avait la sensation qu’à chaque fois que le couple ouvrait la bouche, elle se mettait à dégouliner un peu plus, à l’image de leurs paroles dénuées de sens.
Se refusant à perdre l’intégralité de sa matière corporelle pour de pareilles imbécilités, mais également trop engourdie pour tenter la moindre réflexion, Ayalis déposa les armes avant même de les avoir levées, et sortit de la salle avec apathie.
Elle cru mourir lorsqu’elle déboucha à l’air libre, tant il était brûlant et étouffant. Dans le parc, quelques corps gisaient, cherchant à prendre une teinte caramélisée. Ayalis les regarda sans les voir, d’un œil vide, sans chercher à comprendre comment il était possible de rester ainsi sous une telle chaleur. Elle traversa le parc d’un pas de somnambule, avec pour but de rejoindre la forêt, espérant sans espoir qu’il ferait plus frais sous le couvert des arbres. Mais l’air restait brûlant, et continuait de faire onduler l’horizon, même sur un toit de verdure. Elle s’enfonça donc dans la forêt sans réellement avoir conscience de son trajet, uniquement mue par l’idée de quelques degrés en moins. A force d’avancer, Ayalis se retrouva face à une falaise rocheuse, dotées de plusieurs brèches, lesquelles semblaient s’enfoncer par la suite plus loin dans la roche, sous terre. La jeune fille resta quelques minutes devant cette falaise, en totale inertie, avant que ses pensées ne se mettent dans le bon ordre pour lui signaler qu’il faisait toujours plus frais dans une grotte. Elle s’engouffra donc dans l’ouverture la plus proche, et s’enfonça parmi les galeries, à la lueur diffuse de son téléphone, sans prendre garde au chemin qu’elle empruntait, en pensant vaguement dans un coin de son cerveau qu’il serait possible qu’elle ne retrouve pas la sortie.
Ayalis fini par s’arrêter dans une salle de taille moyenne, humide et fraiche, rattachée au temps par le rythme régulier de gouttes tombant du plafond, quelque part, plus loin. Elle s’allongea sur le sol froid et sombra de nouveau dans son état léthargique, totalement atone et inerte. La jeune fille se laissa aller à oublier le temps qui passait, bercée par le bruit régulier de ces gouttes qui tombaient avec acharnement, toujours au même endroit, toujours au même rythme.
A un moment, après une durée indéterminée, il lui sembla qu’au bruit des gouttes s’était substitué des bruits de pas. Un peu plus apte à réfléchir que précédemment, Ayalis tendit l’oreille.
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